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EDC de Edgar~58423

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Cacher

Réveil mécanique.

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2/261.2
Centre d'arrivée -  Secteur Impérial.
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La machine se met en route, ses yeux s'ouvrent douloureusement, encore scellés par l'opercule de déchets lacrymaux qui soudent ses paupières. L'oxygène gonfle ses poumons dans une première respiration maladroite, son cerveau s'éveillant dans une confusion étroite et inconfortable face à cette vision floue et aveuglante.
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Une voix défaite s'élève et prend possession de la pièce exiguë en s'ajoutant aux ronronnements des machines et aux hurlements des outils médicaux pour créer un fond sonore digne d'une symphonie illogique et désuète de sens abordant ses tympans déjà oppressés par des acouphènes.
Les néons brûlent ses rétines au rythme des baisses de tension dont ils sont victimes, transformant la scène en véritable spectacle horrifique de son et lumière. Brouillant d'avantage son esprit déjà décousu et cerné par des raisonnements incohérents. Ses doigts engourdis s'agitent dans des spasmes relançant une meilleure circulation sanguine, son buste se soulève en une seconde inspiration brûlante. Se faisant aussitôt saisir à la gorge par une nausée à la brutalité s'accordant à la farce dans laquelle il prend vie.
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Il suffit d'un clignement de paupières pour sentir la fraîcheur du carrelage, et la texture tiède d'une flaque de déchets organiques causés par des vertiges, habiller sa joue.
Et, c'est dans une tentative d'escalade aléatoire que les instruments de mesure se retrouvent au sol à ses côtés, les draps de son lit les recouvrant à leur tour. Jusqu'à ce que après plusieurs longs cycles minutaires d'effort il parvienne enfin à se retrouver sur ses deux jambes frêles et instables.
Les paumes appuyées au matelas l'aidant à garder sa posture.
J'ai .. froid
Deux mots articulés maladroitement par une bouche pâteuse et un esprit semblant remettre un minimum de sens sur des paroles sans même comprendre comment.
Deux mots, bien vite engloutis par la voix lourde et éraillée continuant de chanter au travers des mélodies irritables et mécaniques de la chambre sans laisser une chance à son appel de trouver un interlocuteur.
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Debout, seule source de chaleur d'une chambre morte et vêtu d'une simple robe médicale jetable, ses yeux parcourent à toute vitesse l'intégralité du lieu alors que les silhouettes se dessinent à son esprit . Ses maux et les mots de cette voix grave devenant intelligible dans une lenteur indécente.
L'acteur devient spectateur de sa propre genèse, le visage vers ses mains qu'il découvre au même titre que le reste de son corps, et de chaque élément se faisant plus net chaque seconde, un monde de cohérence et de raison s'élevant brique par brique autour de lui.
Son esprit ne cherche plus, ne raisonne plus. Et, sans s'expliquer la provenance de ce guide oral, sans deviner où il se trouve, l'humain se mue en machine répondant à des phrases types pour des actions si simple qu'elles pourraient sembler pré-définies. Acceptant et réalisant chacune des demandes .
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Il tourne sur lui-même pour venir fouiller la besace prétendument neuve et trop petite afin d'y trouver de quoi se vêtir plus convenablement qu'avec cette tenue de bloc opératoire. Effectuant la tache qui lui est demandée dans une maladresse encore gênante, abandonnant la tenue jetable à même le sol après s'en être servi pour rafraîchir son visage sali.
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L'écho continue de percuter les murs tout en lui ordonnant ses actes ;
récupérer des objets, tenter de marcher, de parler, jusqu'à lui inculquer le fonctionnement d'une carte holographique pour une ultime consigne. Sortir.
La musique se mue en silence, les paroles en murmure, encaissant un second crochet nauséeux porté par son éveil récent.
Ses pieds s'alignent l'un après l'autre digne d'un fêtard en chemin pour rejoindre son taudis.
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Le couloir semble s'allonger indéfiniment à chaque pas alors que dans ses oreilles ne résident plus que des sonorités aiguës et perturbantes.
Ce n'est qu'après avoir traversé des cycles minutaire s'écoulant aussi lentement que des journées entières et enjambé des cadavres démunis de vie qu'il venait de réussir ce que les pauvres échoués sur les carreau de l'hôpital avaient semble t-il loupé.
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Il ne suffit plus que d'un pas pour que le détecteur de mouvements de la lourde porte s'active, lui offrant sa première vision de la ville.
Le laissant ainsi réaliser que le spectacle qu'il venait de vivre n'était qu'une mise en bouche du parcours qu'il s'apprêtait à prendre.
................................Sans se douter que d'ici plusieurs cycles horaire, après avoir suivi mécaniquement le chemin tracé par sa carte, il se trouverai démuni quand on l’assaillirai de questions sur ses goûts et ses envies sans qu'il ne sache lui-même quoi répondre.
................................Sans savoir qu'ici-bas, à la fin du parcours pré fait, et face aux interfaces holographique du centre de clonage, il réalisera que le prix de sa vie défini à 5.000 crédits est alors sept fois moins important que celui d'une paire de bottes neuves.
Et pourtant, l'air hagard et le visage défait face au nouvel acte de la symphonie qui débute, face aux lumières vives qui l'agressent, aux hurlements de la ville qui saignent ses tympans et au smog qui noie ses poumons.
Ses yeux ne trouvent refuge qu'en fixant le lettrage de néon soudé sur un panneau à la sortie du centre.
Bienvenue à Dreadcast.

Informations sur l'article

[BG]
24 Novembre 2015
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◊ Commentaires

  • Eaven (1234☆) Le 24 Novembre 2015
    Joli entrée en matière, et dans le monde !
  • Ryu (34☆) Le 26 Novembre 2015
    un joli article, une description complète et prenante.

    j'aime énormément
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