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EDC de Wilde~54358

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La Faucheuse d'Âme

... Et les feux mal couverts, n'en éclatent que mieux...
C'est en pleine nuit qu'Elle sut éclairer la voie du promeneur solitaire et c'est en pleine nuit que ses murmures lui reviennent en mémoire. La Mort monsieur, vous regarde en face et vous cherchez comment la faire ployer. Perdez-vous donc vos esprits pour mieux les voir s'envoler auprès d'Elle ? C'est une pente infâme que celle des désirs, sachez-le.
L'obsession le nargue et pourtant il se targue d'être sage. Et le narrateur rit de le voir ainsi prêt à se damner pour passer quelques minutes auprès d'un visage mortifère. Frôler la mort. Encore. Voilà ce qu'il voudrait faire.
Petite Mort. Ou grande Dame.
Qu'importe d'ailleurs car c'est à ses pieds que gisent pêle-mêle les mots écorchés qu'il eut voulu prononcer au bon moment, les interdits silencés par sa fichue déférence, la naïveté enfin de croire que les attaches se choisissent. À ses pieds, se fracassent ses certitudes et derrière le masque se glissent chacune de ses exactitudes.
Aucune attache Monsieur ne se noue consciemment, ce sont des fils qui se tendent pour mieux vous égarer, pour vous voir perdu sur tous les chemins que votre coeur battant tente de parcourir jusqu'à rompre. Ces chemins-là, enténébrés par les mots que vous écrivez, saurez-vous donc les emprunter pour de bon ? Le narrateur sourit. Car voir en face cette Faucheuse, frêle d'apparence, indomptable d'esprit, c'est rêver un instant d'en être le maître, tout en sachant qu'il faudra consentir à être dominé. Par sa volonté implacable.
Elle. Est. Et vous ne songez qu'à être dévoré pour mieux vous repaître.
Ces feux, d'un désir contenu, sont dévorants, ils ne laissent aucun répit, aucun repos, ils délassent les corps quand ils font rêvasser les âmes. Ces âmes qui crient jusqu'à en caresser les tympans des Muses même, hurlant de se faire enlever, car là où elles reposent, elles ne savent que distinguer les froids barreaux de la civilité. Ils brûlent et dévorent, ils poussent à l'Absolu et la course sur les chemins qui revêtent des couleurs chatoyantes, se veut ininterrompue. Ce Désir là n'a pas de fin, il ne fait que commencer, et recommencer... jusqu'à se transfigurer.
Encore. Et encore.
Alors Elle vous toise, mâle amouraché, et le narrateur patiente, de voir ce que vous saurez faire pour rompre le carcan, briser vos gestes policés, enfiévrer les sens pour les perdre tout à fait. Elle vous regarde, les prunelles disparaissant dans les orbites caves, renvoyant à vous la seule peur de ce bas-monde, l'infâme Oubli au sein de toutes ces Éternités vécues. Ces Éternités fichues.
Il sait pourtant que son Implant Mnémonique, jamais, ne laisse bribe de mémoire isolée. L'Implant scrute les contours, fait vaciller les formes, voit au travers du masque de la Belle Faucheuse pour ne retenir que l'essence des mots échangés.
L'Homme s'émancipe, sourit en coin face au cynisme de la narration, ferme les écoutilles, créature bravache. C'est donc ainsi que vous riez de moi, Narrateur, quand vous ne savez rien des liens que je sais voir tresser par l'impétuosité des rencontres impromptues. Oui je saurai voir la Mort en face car je ne veux qu'Elle à la fin.
Elle & Moi.
Réunis dans une ultime joute dont nous ne saurons triompher que rompus.

À se perdre sur ces chemins-là, on n'en revient jamais tout à fait...

... Pourquoi revenir quand j'appelle cette fin. Quand je crève déjà, d'une fois encore poser ma main dans le creux de ses reins.
Elle est belle ma Faucheuse. Elle m'a déjà cueilli. Sur la route des promeneurs solitaires.
On n'en revient jamais non. Et qui le souhaiterait donc ? Pas Moi en tous cas. Et je sais Narrateur, je sais que vous non plus.
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Citation empruntée à J.R. Pas celui de Dallas. Celui du Grand Siècle.

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